nucléaire et légionnelles
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Tours de refroidissement Légionelles dans l'air et nitrites dans l'eau : le danger persiste près de 12 sites nucléaires (*)
L' ASN (Autorité de Sureté Nucléaire) a adressé le 15 janvier 2008 un courrier à EDF lui demandant de renforcer les dispositions prises en matière de prévention des risques liés à la présence de légionelles dans les circuits de refroidissement des centrales nucléaires.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" proteste contre le laxisme des autorités concernant :
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les rejets aériens de légionelles – dont les conséquences peuvent être mortelles - par les tours de refroidissement des centrales nucléaires.
La légionellose est une infection provoquée par des bactéries du genre Legionella, appelées plus couramment « légionelles ». Celles-ci ont la particularité de se multiplier lorsque la température s’élève entre 25 et 45° C. -
les rejets en rivières de produits chimiques utilisés par EDF pour lutter contre les légionelles. Ces produits chlorés sont la cause de fortes concentrations de nitrates et nitrites qui posent de graves problèmes de santé publique.
Depuis bientôt 3 ans, le Réseau "Sortir du nucléaire" alerte les riverains des centrales, en particulier après s'être procuré un document "explosif". Il s'agit du compte-rendu d'une "Conférence administrative" qui a eu lieu le 12 mai 2005 à la Préfecture d'Indre-et-Loire (Tours), réunissant EDF et différents services de l'Etat. Ce document permet de découvrir des faits très graves :
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concernant les rejets de légionelles, EDF reconnaît que "Le seuil réglementaire de concentration en légionelles peut être atteint voir dépassé". Quand on sait que l'Afsset a clairement mis en cause le niveau des seuils, qui devraient être beaucoup plus bas, il y a de quoi frémir.
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concernant les rejets chimiques, EDF reconnaît qu'elle "tente de comprendre les conséquences en matière de rejets entre deux centrales, notamment le temps de décomposition du nitrite", et que "La Loire "canalise" beaucoup : un "bon" mélange intervient à une distance de 7 km". Cela signifie clairement que les produits chimiques s'accumulent. Une étude, menée par EDF, n'a jamais été publiée.
Le nouveau rapport de l'Afsset montre qu'EDF n'a pas pris de mesures satisfaisantes depuis la publication du premier rapport. Quant à l'Autorité de sûreté nucléaire, elle use comme toujours de "langue de bois" et laisse à EDF trois mois… ou un délai "plus long" pour apporter des réponses qui, comme toujours, seront dilatoires.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que, si aucune victime de légionelles issues des centrales nucléaires n'a été répertoriée, c'est parce que les études nécessaires n'ont pas été menées : la hauteur des tours fait que les cas sont sporadiques (isolés) : l'absence d'épidémie – plusieurs victimes dans une même zone - ne prouve rien.
Le 4 juillet 2006, le Réseau "Sortir du nucléaire" a appelé les riverains concernés à déposer plainte auprès des procureurs de la République concernés, ce qui a été fait près de plusieurs centrales. Hélas, les plaintes ont été classées sans suite et le scandale perdure…
(*) Les centrales concernées sont : Belleville (Cher), Bugey (Ain), Cattenom (Moselle), Chooz (Ardennes), Civaux (Vienne), Cruas (Ardèche), Dampierre (Loiret), Golfech (Tarn-et-Garonne), Nogent (Aube), Saint-Laurent (Loir-et-Cher) et Chinon (Indre-et-Loire) dont les tours sont les plus dangereuses en raisons de leur hauteur (28 m au lieu de 150). Il faut y ajouter l'usine Eurodif d'enrichissement de l'uranium, située à Pierrelatte (Drôme), qui utilise deux tours de refroidissement
Source : Sortir du nucléaire
Pour en savoir plus : http://sortirdunucleaire.org/