Film sur les essais nucléaires en Algérie : la Gerboise bleue
Film évènement - La Gerboise Bleue
La Gerboise Bleue est un documentaire de Djamel Ouahab sur les premiers essais atomiques français dans le Sahara de 1960 à 1966. L’oeuvre évoque les dégâts causés sur les militaires et les populations locales après ces essais. Le réalisateur souhaite que son oeuvre suscite un débat et apporte un éclairage sur ces faits classés encore «secret défense.»
Le nom "Gerboise bleue" est le code militaire du premier essai nucléaire français mené dans le Sahara algérien. Il a lieu le 13 février 1960, à Reggane. Le tir est aérien, sa puissance est quatre fois supérieures à la bombe d’Hiroshima. Trois autres tirs, intitulés " Gerboise blanche ", " rouge " et " verte ", suivront rapidement.
Par la suite, y compris après l’indépendance de l’Algérie, en 1962, et selon une clause secrète des accords d’Evian, treize autres essais auront lieu jusqu’en 1967. Ils sont cette fois souterrains, parmi lesquels le tir " Beryl " qui échoue et libère le 1er mai 1962 un nuage radioactif contaminant tous les soldats présents sur le site d’In-Eker, à une centaine de kilomètres au sud de Reggane.
Ces faits - ils ont donné lieu à des enquêtes restées méconnues -, le réalisateur Djamel Ouahab nous les remet en mémoire pour évoquer un scandale qui se perpétue.
Ce scandale est de deux ordres. Le premier est que cette zone d’essais, pas aussi inhabitée qu’on voudrait le croire, ne fut pas décontaminée par l’armée française lors de son départ et que le gouvernement algérien n’a visiblement pas pris non plus cette tâche à cœur.
Le second est qu’il existe aujourd’hui, selon toute apparence, des victimes de cette exposition aux radiations, qui se trouvent tant dans la population touareg que chez les appelés du contingent français qui stationnèrent sans aucune protection sur ces sites.
Le film s’appuie essentiellement sur le témoignage de deux anciens soldats, Lucien Parfait et Gaston Morizot.
Aux paroles de ces hommes physiquement brisés, et moralement humiliés de n’avoir jamais obtenu réparation du gouvernement français, s’oppose celle de Jean-François Bureau, porte-parole du ministère de la défense en 2007, qui fait état de la difficulté à mettre scientifiquement en corrélation l’exposition aux radiations et l’apparition des maladies.