Une ligne THT au départ de Flamanville
Le Journal Officiel a publié le 27 juin 2010 la déclaration d'utilité publique de la ligne THT "Cotentin-Maine" : 400 000 volts transportés sur 160 kilomètres, au départ de Flamanville (Manche), site du futur réacteur EPR. Or, les riverains des 64 communes directement concernées (qui vont servir de cobayes), les élus locaux et les associations dénoncent ce projet nuisible pour leur santé, la faune et les paysages.
Pourquoi aucune enquête épidémiologique complète n'a été commandée ? Où est passé le principe de précaution ?
Cette ligne THT transportera l'électricité que l'EPR produira "en base", c'est-à-dire une énergie inutile : la France en produit déjà beaucoup trop, et manque d'électricité "en pointe", que nous importons régulièrement, à un prix plus élevé.
Où est donc la prétendue "utilité publique" de cette ligne ? L'EPR de Flamanville rencontre de nombreuses difficultés. La Finlande qui a commandé un EPR doit faire face à un retard de plus de trois ans , et le prix de la construction de cette centrale nucléaire a déjà plus que doublé. Ne serait-il pas grand temps d'arrêter les frais et d'en finir avec le nucléaire ?
Ce qui est d'utilité publique en matière d'électricité, ce sont seulement les économies d'énergie et les énergies renouvelables. Ces dernières constituent un gisement d'emploi bien plus important que le nucléaire, pour un impact bien moindre sur l'environnement, la faune, la santé des riverains et des travailleurs.
Une enquête du CRIIREM montre les dangers des lignes THT
L’enquête « Vivre avec une ligne THT ? », commanditée par la Coordination interrégionale Stop-THT au Criirem (Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques) a pour objectif de déterminer la qualité des conditions de vie des personnes à proximité des lignes Très Haute Tension. Les réponses de 2 868 personnes exposées, réparties dans une zone de 300 m de part et d’autre de plus de 250 km lignes THT, sont analysées comparativement à celles de 976 personnes non exposées.
Les résultats sont éloquents : les conditions de vie des riverains des lignes THT sont significativement détériorées.
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les fréquences de gêne (visuelle et sonore) et de perturbations (radioélectriques et décharges électriques) sont très fréquentes chez les personnes vivant à proximité d’une ligne ;
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la fréquence de 12 symptômes et pathologies (état dépressif, vertiges, nausées, problèmes cutanés, perturbations auditives, irritabilité, sommeil perturbé, maux de tête, troubles digestifs, difficultés de concentration, pertes de mémoire et perturbations visuelles) est supérieure chez les riverains de ligne THT ;
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concernant les exploitations agricoles, la fréquence de 7 manifestations pathologiques sur les animaux d’élevages augmente fortement avec la proximité et la puissance de la ligne.
Pour en savoir plus : http://sortirdunucleaire.org/